LES PRINCIPAUX LIEUX HISTORIQUES DE CHABANAIS
LES PRINCIPAUX LIEUX HISTORIQUES DE CHABANAIS
HISTOIRE DE LA PRINCIPAUTÉ DE CHABANAIS
HISTOIRE DE LA PRINCIPAUTÉ DE CHABANAIS
L’histoire de Chabanais quoique très ancienne, n’est pas connue au-delà du Xe siècle. La période gallo-romaine nous reste totalement inconnue. Si ce n’est pour notre région, ce document unique, avec ses grands axes routiers de l’Empire romain, la Table de Peutinger, qui date du IIIe siècle, sur laquelle on remarque l’agglomération secondaire de Cassinomagus (Chassenon) de la province d’Aquitaine. Chabanais n’était alors qu’à quelques kilomètres de cet important carrefour formé par le croisement de la voie d’Agrippa, reliant Lyon à Saintes, et de la voie Poitiers-Périgueux.
La Principauté de Chabanais est située dans l’ancien diocèse de Limoges, dépendant du comté d’Angoulême pour trois de ses quatre châtellenies, Chabanais, Confolens et Loubert (Châteaumorand étant en Haute-Vienne), qu’elle garda pendant près de sept siècles, jusqu’au milieu du XVIe siècle. Très importante avec ses cinquante-deux paroisses, soit aujourd’hui plus de trente communes, la Principauté est aussi très ancienne, puisque le premier seigneur du lieu connu semble avoir été un certain Abon Cat Armat vivant à la fin du IXe siècle. Il eut un fils Jourdain I, connu comme étant fondateur de l’abbaye de Lesterps vers 975, où furent installés les chanoines. Avec sa femme Dia, ils eurent quatre enfants appelés Jourdain II, Boson, Ainard et Renaud, abbé de Charroux. Joudain II, seigneur de Chabanais attaqua le château de Beaujeu près de Saint-Junien (Haute-Vienne) et mourut vers 1010-1014. Le chroniqueur Adhémar de Chabannes le nomma “princeps”. La famille de Chabanais se nomma Jourdain à huit reprises sur les neuf générations composant la famille originelle des seigneurs de Chabanais. Ces membres du premier lignage de Chabanais, aux Xe-XIe siècles étaient qualifiés de “princes de Chabanais”.
LES MATHA-CHABANAIS
Avec le mariage d’Amélie de Chabanais et de Guillaume de Matha réalisé vers 1130, naquit la lignée des Chabanais-Matha. Ils eurent au moins deux fils dont Guillaume Eschivat qui s’illustra à la bataille de Bouvines en 1214.
LES JOURDAIN EN BIGORRE
Son fils Jourdain Eschivat épousa Alix de Montfort, comtesse de Bigorre, la fille aînée de Pétronille de Bigorre et de Guy de Montfort (née vers 1217).
Le frère de Jourdain Eschivat, Boson de Matha, qui prendra par la suite le nom de Boson de Chabanais, avait épousé Pétronille, comtesse de Bigorre. C’était le 5e mariage de Pétronille, en 1227. Elle était alors âgée de 43 ans, et lui donna, l’année suivante une fille prénommée Mathe de Matha.
Pétronille de Bigorre et sa fille Alix de Montfort épousèrent donc deux frères, qui furent respectivement Boson de Matha et Jourdain de Chabanais. Lors de son départ pour la Bigorre en 1228, Boson de Matha avait confié la gestion de ses domaines en Charente, à son frère Jourdain de Chabanais qui vivait dans le château familial.
LES ARMOIRIES DE CHABANAIS
Dans la petite église de Grenord l’eau, à Chabanais, on peut admirer le magnifique tombeau d’un Jourdain, seigneur de Chabanais, Confolens et Loubert. Il est des plus intéressants pour l’histoire de notre région, car il est largement sculpté. Sur les deux écus, qui sont en vis à vis, figurent les armoiries des sires de Chabanais, identiques à celles “prétendues” dites de Bigorre : « Deux lions passant de gueule en un champ d’Or », (ou deux lions léopardés de gueule en un champ d’or).
On trouve trace de ces armoiries datées de février 1239, au bas d’un codicille de Pétronille de Bigorre, épouse d’un Matha-Chabanais, frère de Jourdain.
La lignée des Chabanais-Matha prit fin lorsque Laure de Chabanais, comtesse de Bigorre épousa avant 1284 Aimery de la Roche, seigneur de Claix et de Charras, puis en secondes noces Raymond vicomte de Turenne, décédé l’année suivante.
Laure devint l’héritière de la Principauté par le testament de son frère Eschivat (18 août 1283).
LES CHABANAIS-ROCHECHOUART
Une petite-fille appelée elle aussi Laure (Lore) épousa Simon vicomte de Rochechouart. Nous ne savons pas grand-chose sur cette fille.
UNE NOUVELLE ALLIANCE AVEC LES THOUARS
Leur descendante Jeanne, dame de Chabanais et de Confolens, fit entrer la Principauté dans la maison de Thouars. Elle épousa en premières noces Guillaume IX Maingot, seigneur de Surgères, puis Miles de Thouars, seigneur de Pouzauges et Tiffauges qui lui donna plusieurs enfants, dont Miles II de Thouars qui épousa Béatrix de Montéjean.
De ce mariage naquit Catherine, seule fille et héritière, qui allait se marier deux fois. La première fois, en 1420, avec le tristement célèbre Gilles de Laval, dit seigneur de Retz (ou Rais), Maréchal de France, compagnon de Jeanne d’Arc, accusé d’avoir violé, torturé et assassiné de nombreux enfants, dont la légende en fit Barbe Bleue, brûlé à Nantes le 26 octobre 1440. Catherine le quitte vers 1435, après lui avoir donné une fille Marie.
Leur descendante Jeanne, dame de Chabanais et de Confolens, fit entrer la Principauté dans la maison de Thouars. Elle épousa en premières noces Guillaume IX Maingot, seigneur de Surgères, puis Miles de Thouars, seigneur de Pouzauges et Tiffauges qui lui donna plusieurs enfants, dont Miles II de Thouars qui épousa Béatrix de Montéjean.
De ce mariage naquit Catherine, seule fille et héritière, qui allait se marier deux fois. La première fois, en 1420, avec le tristement célèbre Gilles de Laval, dit seigneur de Retz (ou Rais), Maréchal de France, compagnon de Jeanne d’Arc, accusé d’avoir violé, torturé et assassiné de nombreux enfants, dont la légende en fit Barbe Bleue, brûlé à Nantes le 26 octobre 1440. Catherine le quitte vers 1435, après lui avoir donné une fille Marie.
La cinquième et dernière famille, possesseur de la Principauté dans son intégralité : LES VENDOME
Catherine de Thouars, alors âgée de trente-trois ans en 1442, épousa un an après l’exécution de Gilles de Rais, Jean II de Vendôme, vidame de Chartres, seigneur de Lassay.
Leur fils Jean III de Vendome fut le premier à prendre le titre de Prince de Chabanais. Il épousa Jeanne de Brézé. Leur fils unique Jacques de Vendome, Prince de Chabanais, seigneur de Pouzauges, Grand Maître des Eaux et Forêts épousa le 22 décembre 1497 Louise Malet, dame de Graville, unique héritière de Louis de Malet, sire de Graville, amiral de France, et de Marie de Balsac. De leurs quatre enfants, trois seront mis sous tutelle de l’amiral Louis de Graville, leur aïeul. Seule, Louise épousa Jean de Ferrières, seigneur de Maligny en Bourgogne le 12 septembre 1519. C’est de ce couple qu’est issu le dernier seigneur de la Principauté de Chabanais dans son intégrité, Jean de Ferrières, Vidame de Chartres, Prince de Chabanais, baron des baronnies de Confolens, Loubert, Tiffauges et Maligny.
Une période trouble, difficile pour la Principauté de Chabanais, Confolens, Loubert et Chateaumorand (Saint-Junien) qui éclate à la mort de François de Vendome en 1562. La succession, grevée de dettes accumulées au fil des années, sera extrêmement embrouillée, et transférée par alliance à la famille de Ferrières. Certains sous-fiefs devinrent donc indépendants, telles les baronnies de Loubert, Confolens, Le Lindois, les Etangs de Massignac. Jean de Ferrières, protestant, est le beau-frère du catholique Jean de la Fin (époux de Béraude de Ferrières), tout comme Joachim de Monluc.
C’est Jean de la Fin, semble-t-il, qui vend la seigneurie de Chabanais à Joachim de Monluc entre 1561 et 1562. Pourtant le beau-frère de Jean de la Fin, Jean de Ferrières continue de se qualifier de ” Prince de Chabanais”, au moins jusqu’en 1572. Nous n’en connaissons pas la raison.
Dès lors, le titre de Principauté de Chabanais ne concerne plus que cette seigneurie.
Une période trouble, difficile pour la Principauté de Chabanais, Confolens, Loubert et Chateaumorand (Saint-Junien) qui éclate à la mort de François de Vendome en 1562. La succession, grevée de dettes accumulées au fil des années, sera extrêmement embrouillée, et transférée par alliance à la famille de Ferrières. Certains sous-fiefs devinrent donc indépendants, telles les baronnies de Loubert, Confolens, Le Lindois, les Etangs de Massignac. Jean de Ferrières, protestant, est le beau-frère du catholique Jean de la Fin (époux de Béraude de Ferrières), tout comme Joachim de Monluc.
C’est Jean de la Fin, semble-t-il, qui vend la seigneurie de Chabanais à Joachim de Monluc entre 1561 et 1562. Pourtant le beau-frère de Jean de la Fin, Jean de Ferrières continue de se qualifier de ” Prince de Chabanais“, au moins jusqu’en 1572. Nous n’en connaissons pas la raison.
Dès lors, le titre de Principauté de Chabanais ne concerne plus que cette seigneurie.
LES MONLUC, SEIGNEURS DE CHABANAIS
C’est donc entre 1561 et 1562 que Joachim de Monluc, sieur de Lioux, acheta la Principauté à Jean de la Fin. N’ayant pas d’enfant, il lègue la terre de Chabanais à son frère aîné, le maréchal Blaise de Lasseran de Massencome, (dit de Monluc) (1500-1577), par testament du 5 janvier 1567. Celui-ci s’en dessaisit le 24 avril 1568, en faveur de son frère, Jean de Monluc, évêque de Valence. Finalement, Blaise l’a reprend pour la transmettre à son fils Fabien de Monluc (1546-1573), lors de son mariage avec Anne de Montesquiou, en 1570.
A la mort de son père, en 1573, Adrien de Monluc, comte de Cramail, baron de Montesquiou, prince de Chabanais (1571-1646), qui a épousé Jeanne de Foix-Carmain (1569-1615), hérite de la Principauté, et la détient jusqu’à sa mort en 1646.
C’est donc entre 1561 et 1562 que Joachim de Monluc, sieur de Lioux, acheta la Principauté à Jean de la Fin. N’ayant pas d’enfant, il lègue la terre de Chabanais à son frère aîné, le maréchal Blaise de Lasseran de Massencome, (dit de Monluc) (1500-1577), par testament du 5 janvier 1567. Celui-ci s’en dessaisit le 24 avril 1568, en faveur de son frère, Jean de Monluc, évêque de Valence. Finalement, Blaise l’a reprend pour la transmettre à son fils Fabien de Monluc (1546-1573), lors de son mariage avec Anne de Montesquiou, en 1570.
A la mort de son père, en 1573, Adrien de Monluc, comte de Cramail, baron de Montesquiou, prince de Chabanais (1571-1646), qui a épousé Jeanne de Foix-Carmain (1569-1615), hérite de la Principauté, et la détient jusqu’à sa mort en 1646.
A la mort de leur mère Anne de Montesquiou, ce sont Jean de Monluc, évêque de Condom, et Arnaud du Faur de Saint Jory, seigneur de Pujols, qui sont tuteurs d’Adrien, baron de Montesquiou, et de son frère cadet, Blaise, sieur de Pompignan. A la mort de Jean de Monluc, Pierre du Faur le remplace comme tuteur d’Adrien.
Leur fille Jeanne de Monluc et de Foix épouse en 1612 Charles d’Escoubleau, Marquis de Sourdis et d’Alluye. C’est lui qui fera faire l’Aveu et Dénombrement de la Principauté de Chabanais en 1655 (A.N. R/1/295). Ces archives nationales sont de la plus haute importance pour notre compréhension.
Ils eurent trois fils, dont les deux premiers moururent sans postérité : Paul, Henri et François, appelé “Le chevalier de Sourdis”, qui épousa Marie-Charlotte de Béziade d’Avaray.
LES DERNIERS SEIGNEURS DE CHABANAIS : LES CHABANAIS-COLBERT
Leur fille unique allait faire passer la Principauté de Chabanais dans la famille Colbert. Angélique d’Escoubleau de Sourdis épouse François Gilbert Colbert, marquis de Saint-Pouange et de Chabanais. La famille de Saint Pouange est une branche de la riche famille Colbert, issue d’un oncle de Jean-Baptiste Colbert, le célèbre ministre de Louis XIV.
A l’occasion de son mariage, le 24 mars 1702, François Gilbert Colbert avait retiré des mains des créanciers de son beau-père, la seigneurie de Chabanais, grevée de dettes et d’hypothèques. « Les affaires vont au plus mal », on vend de nombreuses propriétés de l’immense fortune des deux familles.
Les enfants et petits-enfants se feront tous appelés Colbert, marquis de Chabanais.
En 1791, un bail est passé entre la municipalité de Chabanais et Louise Perrine d’Amphernet, veuve du marquis de Colbert, et tutrice d’Alexandre Louis Gilbert Colbert pour l’occupation du château. Un sous seing sera passé avec le sieur Du Bosc, fondé de pouvoirs de la marquise de Colbert pour la vente des grains situés dans les greniers du château, puis un autre bail pour installer la “Chambre commune” (salle de mairie) dans la tour Monguogier. C’est lui, qui devenu majeur, vendra le château de Rochebrune à Etagnac, en 1805, au comte Pierre Dupont de l’Etang, général d’Empire. Il instituera par testament, son cousin, Napoléon Joseph Colbert comme légataire universel, qui, en 1864 fera donation à titre gratuit à la ville de Chabanais, pour l’agrandissement de la place Saint Pierre, d’une partie de terrains à l’est, d’une largeur de 2,50 m.
Le 15 mai 1864, en reconnaissance du don des fossés du château, la place du marché prit le nom de “Place Colbert” (acte notarié devant maître Ducoudert, 17 juillet 1864).
En 1791, un bail est passé entre la municipalité de Chabanais et Louise Perrine d’Amphernet, veuve du marquis de Colbert, et tutrice d’Alexandre Louis Gilbert Colbert pour l’occupation du château. Un sous seing sera passé avec le sieur Du Bosc, fondé de pouvoirs de la marquise de Colbert pour la vente des grains situés dans les greniers du château, puis un autre bail pour installer la “Chambre commune” (salle de mairie) dans la tour Monguogier. C’est lui, qui devenu majeur, vendra le château de Rochebrune à Etagnac, en 1805, au comte Pierre Dupont de l’Etang, général d’Empire. Il instituera par testament, son cousin, Napoléon Joseph Colbert comme légataire universel, qui, en 1864 fera donation à titre gratuit à la ville de Chabanais, pour l’agrandissement de la place Saint Pierre, d’une partie de terrains à l’est, d’une largeur de 2,50 m.
Le 15 mai 1864, en reconnaissance du don des fossés du château, la place du marché prit le nom de “Place Colbert” (acte notarié devant maître Ducoudert, 17 juillet 1864).
Des démarches commencées en 1881, sous l’administration d’Albert Dalesme, maire de Chabanais, tendant à ce que la commune obtienne à titre complètement gratuit le château et ses dépendances, ne purent aboutir. Le marquis Napoléon Joseph Colbert-Chabanais ayant eu cette dernière volonté, meurt brutalement le 27 septembre 1883 en son château d’Orsonville (Yvelines).
Lorsque le château s’est vendu au tribunal de la Seine, la commune de Chabanais s’est rendue acquéreur au prix de 12 000 francs, mais le comte Dupont, propriétaire du château de Rochebrune, surenchérit, et devint le nouveau propriétaire. Ce que ne voulut point accepter la municipalité de Chabanais.
Finalement, après de nombreux rebondissements, un jugement du tribunal de première instance de Confolens, en date du 18 juillet 1891, prononçait l’expropriation pour cause d’utilité publique du château de Chabanais appartenant au comte Dupont d’Etagnac.
La commune de Chabanais fit raser le château, et la dernière tour encore debout, afin d’y construire un magnifique groupe scolaire réceptionné le 1er décembre 1895. Ces belles écoles seront détruites par les Allemands le 1er août 1944.
Un des deux fils de Napoléon Joseph Colbert-Chabanais obtint en 1876, l’autorisation de modifier la seconde partie de son nom, et de signer dorénavant « Comte de Colbert-Laplace ». Son frère, Edouard de Colbert-Chabanais (1878-1961) épousa Marie de Villefranche de Bigny qui lui donna une fille Jeanne Amélie.
Ainsi s’éteint la branche COLBERT-CHABANAIS, et avec elle, l’histoire des seigneurs de Chabanais.
Textes et photos : José Délias